Le 19 septembre 2017 au matin, notre jardin était en vrac.
Maria était passée dans la nuit, 28 ans et 2 jours après Hugo.
Notre jardin, c'est à de BelAir Desrozières, sur les hauts de Petit-Bourg. Pour être précis, à 85 m d'altitude et à 4 km à l’est de la forêts humide.
Onze des 40 cocotiers sont couchés. De grosses branches des Mahogany, des poiriers-pays, des arbres à pain et des tulipiers sont cassées. Les palmiers céleri sont déracinés… mais les palmiers ont globalement bien résisté, en perdant quelques feuilles : Hyophorbe, Ptychosperma, Roystonea. Et les Caliandra n’ont même pas perdu leurs fleurs.
Dès le lendemain matin, les petits oiseaux étaient en nombre sur la mangeoire à sucre : Sucriers, Sporophiles rouge gorge et Cicis zèb. Même chose sur l’abreuvoir à sirop : Sucriers et les 3 espèces de colibris. Sur les Caliandra, une trentaine de ces nectarivores s’étaient regroupés et se querellaient.
Mais plus surprenant, il y avait énormément de grives qui s’ajoutaient aux habituels Pipirits. Surtout des Grives fines, particulièrement peu farouches - approchées à moins de 5 mètres. Mais aussi des Grosses grives et des Merles à lunettes.
Un matin, une Grive à pattes jaunes cherchait des proies sous les arbres sur un sol dénudé et le 20 octobre, un nouvel arrivant : un Trembleur brun. Depuis le 12 octobre et ensuite en continu, deux Ramiers à cou rouge se nourrissent sur deux énormes grappes de fruits de palmier royal (pas murs faute de mieux !) et en défendent l’accès face aux grives et pipirits. Je note que les palmiers exotiques à petits fruits - palmiers royaux, Ptychosperma - constituent une source de nourriture alternative précieuse pour ces oiseaux frugivores forestiers. En 8 ans, c’est la première fois que je vois installés dans le jardin Grives fines et Grosses grives, Trembleurs, Merles à lunettes et Ramiers à cou rouge. Ces arbres ainsi que les Caliandra résistent bien aux cyclones.
Nicolas Barré, le 10 octobre 2017