Bon, mes oisillons ont fait leur rentrée des classes, une instit pas mal dans les bois des Grands Fonds, où vit encore une population de mes frères Pics.
Je peux enfin consacrer un peu de temps aux chroniques du Toto-Bois.
J'ai choisi cette fois-ci un sujet bateau, pour ne fâcher personne.
Ce tortillon revient de loin. A manqué de se faire écraser sur la route, section Dampierre Louezel, à Gosier. Recueilli par une certaine Elodie, hébergé et nourri par Soazig, cafté par Dominique puis Claudie, photographié par Yolande et identifié par Olivier (Lorvelec) et Thierry (Frétey). La parité en prend un coup, 5 à 2.
Question légitime : mais qu'est-ce que c'est que cette tortue ? Est-ce une échappée du bocal ou une espèce autochtone ?
Délicatement retournée entre le pouce et l'index, la tortue offre à notre vue un plastron équipé d'une charnière. Le doute n'est donc plus possible, il s'agit de Pelusios castaneus, alias la Péluse de Schweigger, qui habite les mares naturelles et artificielles de la Grande-Terre.
Il s'agit d'une espèce protégée, bien qu'introduite au début du 19ème siècle (une bévue du pharmacien et naturaliste Félix-Louis l'Herminier). A cette même époque, les L'Herminier sont également à l'origine des introductions du Raton laveur et d'une autre Tortue palustre, la Trachemys qu'on trouve à Marie-Galante. Nul n'est parfait en ce bas monde. J'arrête là mon persifflage (innapproprié à un oiseau de mon espèce), j'avais dit ne vouloir faire de peine à personne.
Il s'agit d'un nouveau-né, ce qui nous donne une idée de l'époque d'émergence de l'espèce. A l'heure où ces lignes sont diffusées sur la blogosphère, le bébé tortue aura été relâché à proximité de son lieu de découverte.
Mèm si toti pa ni rézon douvan chyen.