[Note du Toto-Bois : un nouvel oiseau a rejoint le rang des écrivains du blog : Jérôme Oster, alias Le Phaéton. Il s'exprime ici à la première personne. Je suis un peux jaloux mais il faut bien laisser leur chance aux jeunes].
En cette belle journée de la fin mars, j’ai été témoin d’un curieux rassemblement autour d’une mare du Gosier : près d’une trentaine d’humains se sont agités avec filets, appareils photos, certains pataugeant les pieds caoutchoutés dans l’eau…
Ils s’étaient donné rendez-vous pour traquer des Odonates (Zygoptères et autres Anisoptères), demoiselles et libellules, que par ailleurs je ne dédaigne pas becqueter si l’occasion se présente.
J’ai entendu le meneur de la troupe, Barth, s’époumoner Oh ! Une Brachymesia ! Une Ischnura ! Oh ! La Tramea binotata ! Créant des attroupements de curieux et des rafales de déclics.
Tout autour de la mare, les belles colorées virevoltaient, se pourchassaient et se chatouillaient les abdomens sans trop prêter attention aux drôles de curieux.
Au moins 38 espèces d’Odonates peuplent les zones humides de Guadeloupe ; 9 peut-être 10 d’entre elles ont fasciné les photographes et petites têtes blondes (et plus grandes têtes grisonnantes)
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Au fond de la mare devenue un peu trouble sous les pas maladroits des chasseurs bottés, les larves masquées et prédatrices cotoyaient les nèpes, hydrophiles, dytiques et autres sangsues, à la recherche de proies... elles-même sous l’oeil des trachémydes.
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De nombreuses mues (ou exuvies) ont été retrouvées accrochées aux diverses Cyperus (végétaux de la même famille que les papyrus), témoins de la formidable métamorphose des larves, passant du milieu aquatique au milieu aérien (autrement dit, les Odonates sont hétérométaboles hémimétaboles).
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Les adultes ou imagos s’accouplent, prenant une forme de coeur copulatoire aussi romantique qu’acrobatique : la femelle s’insémine avec les spermatozoides par contact avec un organe copulatoire situé sur le 2ème segment de l’abdomen du mâle.
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Plusieurs femelles ont été aperçues au ras de l’eau trempant brièvement leur abdomen dans l’eau, pour déposer leurs oeufs à proximité de végétaux en décomposition. Après l’éclosion, plusieurs mois avec de nombreuses mues successives sont nécessaires avant la métamorphose finale et le décollage.
La petite troupe s’est ensuite déplacée pour un agréable pique-nique à l’ombre ventilée, un peu perturbée par le vrombissement d’une tronçonneuse à l’attaque de ma belle forêt sèche.
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Sitographie - Bibliographie :
Clé de détermination des Odonates de Guadeloupe et de Martnique
Liste rouge provisoire des Odonates des Antilles françaises
Libellules des Petites Antilles
Page Odonates du site Gwadafaune
Page libellules du site tiracoon
Page du blog Toto-Bois Manzel a kat zel - 2015
Livre A la découverte des Insectes des Antilles - PLB éditions
Odonates des Antilles françaises sur l’INPN
Odonates de Guadeloupe sur iNaturalist
Meurgey F., Poiron C., 2011. Libellules des Petites Antilles. Revue Espèces n°2.
Meurgey F. & Picard L., 2011. – Les Libellules des Antilles françaises. Biotope, Mèze (Collection Parthénope) ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, 440 p.
Cycle de vie des Odonates (Hémimétabole hétérométabole)
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