11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 13:15
Main dans la main, ou le meilleur moyen de protéger les tortues

Main dans la main, ou le meilleur moyen de protéger les tortues

Petite histoire du premier projet de conservation des tortues marines de la Guadeloupe et des débuts du réseau d’observateurs bénévoles

En 1998, un premier projet de conservation des tortues marines de la Guadeloupe fut élaboré et piloté par Olivier Lorvelec, de l’association AEVA, dans le cadre d'un partenariat entre l’AEVA et la DIREN. Jacques Fretey, spécialiste international des tortues marines et de leur conservation, y apporta son expertise scientifique. Parallèlement, Olivier créa et anima le premier réseau d’observateurs, constitué de bénévoles dans les différentes îles. En 1998, Claudie Pavis était déjà la présidente d'AEVA et Michel Sinoir le directeur de l’environnement de la Guadeloupe.

Toti la sé tan nou

Comment débuta ce projet de conservation et le réseau ?

Michel Sinoir avait organisé une réunion à la DIREN, le 11 mars 1998, afin de développer une stratégie d’actions sur la faune sauvage. A cette occasion, Olivier évoqua notamment le thème des tortues marines, sur lequel AEVA travaillait déjà. L'association avait constitué un mini-réseau d’observateurs aux Saintes et suivait la reproduction aux îlets de Petite Terre. Michel Sinoir avait rebondi sur cette présentation en demandant à AEVA de travailler à un projet de réseau à l'échelle de la Guadeloupe, qui comprenait à l’époque la partie française de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Il demanda également l’intégration à un réseau national ou régional caribéen.

Olivier répondit par l’affirmative. Il entreprit alors la rédaction du premier projet de stratégie de conservation et la création d’un réseau d’observateurs bénévoles. Cette démarche permettait de coordonner les différents acteurs déjà engagés ou qui allaient bientôt l’être : AEVA, association Évasion Tropicale, ONF (Réserve naturelle des îles de la Petite Terre), Réserve naturelle du Grand cul-de-sac marin (aujourd'hui Parc National de la Guadeloupe), Brigade Mobile d'Intervention de l’ONC (aujourd’hui ONCFS), Fortuné Guiougou, Aquarium du Gosier, Municipalité de Terre-de-Haut des Saintes, association Grenat (Saint-Barthélemy), etc. Tous les participants ne peuvent être cités nommément dans ce bref historique et nous nous en excusons auprès d’eux. Ces acteurs étaient conscients des nombreuses menaces qui pesaient sur les tortues marines dans les eaux et sur les plages guadeloupéennes, malgré la protection intégrale dont elles bénéficiaient depuis 1991. Lors de cette réunion de mars 1998, Michel Sinoir avait aussi demandé à Olivier de prendre l'animation d’un projet sur le lamantin ! La proposition avait été déclinée...

La première réunion dédiée à ce projet élargi s'est tenue le 9 juillet 1998 à la DIREN. Olivier et Mylène Musquet-Valentin, de la DIREN, avaient réuni les différents acteurs et Olivier avait invité Jean Lescure, Jacques Fretey et Peter Pritchard, spécialistes reconnus des tortues marines, qui étaient de passage en Guadeloupe. Satisfait, Michel Sinoir avait décidé que la DIREN soutiendrait et financerait le projet.

En octobre 1998, un premier document d'AEVA (Fretey & Lorvelec, 1998) détaillait les objectifs, les acteurs et leurs zones de suivis, l’intégration au niveau national et au niveau international, le dossier administratif et les moyens mis en œuvre pour réaliser le projet.

L’année 1999 fut riche en actions et observations. Point fort, en janvier 1999, Olivier organisait avec Jacques un stage d'acquisition de connaissances sur les tortues marines à destination des membres du réseau, puis un stage de terrain en juillet-août à Petite Terre pour le suivi des pontes. À l'époque, pas de maison des gardes, et confort minimum garanti !

Lagon de Petite Terre

Lagon de Petite Terre

Le rapport d'AEVA n°21 de juin 1999 (Lorvelec & Fretey, 1999) livrait un premier bilan pour un projet de conservation. La stratégie, déjà en partie présentée dans le document d’octobre 1998, se déclinait ainsi : constituer un réseau d’observateurs, former les acteurs à la biologie de la conservation et à la réglementation, évaluer au niveau qualitatif et quantitatif les populations de la Guadeloupe, évaluer les menaces encourues, marquer des individus, réaliser des prélèvements pour des analyses génétiques et mettre en place rapidement un plan de gestion. D’autres rapports AEVA suivirent en 1999, 2000 et 2001.

A partir de décembre 2000, Claudie prenait en charge la rédaction du bulletin de liaison du réseau : L'Éko des Kawann.

L'archivage ça a du bon...

L'archivage ça a du bon...

Cet historique souligne qu'AEVA et la DIREN ont eu l'initiative de la création du réseau et du projet de stratégie de conservation dès 1998. Juillet 1998 peut être considérée comme la date de création du réseau, qui a fêté en 2019 ses 20 ans d’existence.

Il nous donne également l’occasion de remercier ceux qui avaient travaillé sur les tortues marines des Antilles françaises avant 1998 : le père Pinchon, Alain Kermarec, Jean Lescure et Jacques Fretey, dont les travaux avaient déjà tiré la sonnette d'alarme sur les nombreuses menaces pesant sur la survie des tortues marines dans les Antilles françaises.

Il nous permet enfin de remercier les responsables qui se sont succédés à la tête du projet. Après le départ d’Olivier pour l’Hexagone, à la fin de l’année 1999, AEVA conserva un temps la responsabilité du projet de conservation et du réseau, par l’intermédiaire de Gilles Leblond en 2000, puis de Claudie Pavis en 2000 et 2001. Johan Chevalier prit le relais en 2002 dans le cadre de l’ONCFS. Il rédigea le « Plan de restauration des tortues marines des Antilles françaises » en 2003, plan qui fut validé en 2006. Après son départ en 2003, Éric Delcroix reprit le flambeau, d’abord dans le cadre de l’association Kap’Natirel, puis au sein de l’ONCFS. Il coordonna le réseau pendant pas moins de 10 ans, de 2004 à 2014. Par ailleurs, un réseau similaire démarra à la Martinique en 2003. Antoine Chabrolle, également à l’ONCFS, succéda à Éric de 2014 à fin 2016. Depuis 2017, c’est Sophie Lefèvre, travaillant à l’ONF, qui a pris le relais pour l'animation en Guadeloupe.

De nombreux organismes et animateurs se sont donc succédés, toujours soutenus par la DEAL (ex DIREN) de la Guadeloupe, pour faire avancer le projet. A ce jour, le second « Plan national d’action en faveur des tortues marines des Antilles françaises » est décliné pour la période 2018-2027.

Si nous nous sommes volontairement limités aux débuts du projet, nous n’oublions pas que de très nombreuses actions ont été menées par la suite, qui peuvent être consultés dans les différents documents produits par les organismes en charge de l'animation.

Des temps anciens aux temps modernes (cliché C. Pavis). Exposé AEVA sous le carbet de Petite Anse de Vieux-Habitants en 2002.  Au second plan, Fortuné Guiougou, Yohan Chevalier et André Lartiges. Au premier plan, Mathieu Roulet et Benoît Thuaire (stagiaires) et Anthony Levesque.

Des temps anciens aux temps modernes (cliché C. Pavis). Exposé AEVA sous le carbet de Petite Anse de Vieux-Habitants en 2002. Au second plan, Fortuné Guiougou, Yohan Chevalier et André Lartiges. Au premier plan, Mathieu Roulet et Benoît Thuaire (stagiaires) et Anthony Levesque.

Documents cités

Fretey, J. & Lorvelec, O. (1998). Stratégie de conservation des tortues marines de l’archipel guadeloupéen. Projet. DIREN-Guadeloupe, AEVA, Plan d’action national tortues marines, Plan régional WIDECAST, 1er octobre 1998, 12 pages.

Lorvelec, O. & Fretey, J. (1999). Stratégie de conservation des tortues marines dans l’archipel guadeloupéen. Phase 1 (1999). Rapport préliminaire. AEVA (Petit-Bourg, Guadeloupe), DIREN de la Guadeloupe (Basse-Terre, Guadeloupe), UICN (Paris). Rapport de l'AEVA N°21, juin 1999, 7 pages et 9 annexes.

28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 07:58

Nous inaugurons ici une nouvelle rubrique : celle des PPSQdab.

= Posts Plus Sérieux Que d'habitude. Ils seront moins anecdotiques qu'à l'accoutumée, en bref, un peu plus scientifiques.

 

Dans cette rubrique, les auteurs prennent leurs responsabilités : ils signent sous leurs vrais noms au lieu d'utiliser des pseudo farfelus à consonance naturaliste.

 

De mon côté, je persiste, et signe le Toto-Bois !

La nuit, tous les geckos sont gris

La nuit, tous les geckos sont gris

Les geckos nocturnes en Guadeloupe : contexte et perspectives

 

Olivier Lorvelec & Nicolas Barré

 

Cette note fait le point sur les quatre espèces de geckos à activité principalement nocturne qui peuvent être observées en Guadeloupe, et attire l’attention sur le fait que d’autres espèces pourraient s’y établir.

 

Deux espèces exotiques, appartenant à la famille des Gekkonidés, étaient connues en Guadeloupe jusqu’à récemment. La première est le Gecko ou Hémidactyle mabouia (Hemidactylus mabouia), appelé Mabouia en créole, qui est très commun, en particulier dans les habitations. Cette espèce, originaire d’Afrique tropicale, a été introduite en Amérique probablement à l’époque du commerce triangulaire et, en tout état de cause, avant 1818. Cette année-là, Moreau de Jonnès l’avait décrite sous le nom latin Gecko mabouia, en lui donnant le nom français de Mabouia des murailles ou Mabouia des Antilles, et en lui attribuant comme répartition le nord de l’Amérique du Sud et les Antilles. La seconde est le Tockay (Gekko gecko), une espèce de grande taille d’origine indo-malaise, récemment signalée en Grande-Terre (Breuil & Ibéné 2008).

 

Une autre espèce de grande taille, le Gecko ou Thécadactyle à queue turbinée (Thecadactylus rapicauda), appelé Mabouia collant en créole, est également présent en Guadeloupe. Cette espèce n’appartient pas à la famille des Gekkonidés mais à celle des Phyllodactylidés. Le Gecko à queue turbinée a longtemps fait partie des espèces cryptogéniques, c’est-à-dire qui ne sont pas manifestement autochtones ou introduites (Carlton, 1996). Cependant, les données fossiles obtenues récemment, en particulier à Marie-Galante (Bailon et al., 2015), semblent indiquer une introduction ancienne (précolombienne).

 

En 2010, Anthony Levesque observe, dans sa maison aux Abymes, un gecko qui diffère des spécimens habituels, et Olivier Lorvelec identifie le Gecko ou Lépidodactyle lugubre (Lepidodactylus lugubris) qui appartient à la famille des Gekkonidés. La découverte est publiée dans Lorvelec et al. (2011). De 2011 à 2013, quatre nouvelles localisations sont découvertes, à Sainte-Rose, Pointe-à-Pitre, Saint-François et Le Gosier (Parmentier et al., 2013 ; Gomès & Ibéné 2013 ; Lorvelec et al. 2017). En 2016, une enquête diligentée par AEVA permet de recenser trois nouvelles localisations, documentées par des photos, entre Petit-Bourg, Sainte-Anne et Saint-François (Lorvelec et al. 2017). Une donnée complémentaire intéressante, car à l’extrême sud de Basse-Terre (Vieux-Fort, 10 avril 2015) éloignée des autres points, nous est communiquée en début 2017 par Guy Van Laere.

 

Le Gecko lugubre est une petite espèce (moins de 10 cm de longueur totale), principalement nocturne mais qui peut être diurne, avec le dessus du corps ponctué de taches noires (voir photos). Cette espèce correspond à un complexe de plusieurs lignées de femelles parthénogénétiques. Le Gecko lugubre est parfois nommé Gecko "veuf", nom très ambigu pour des femelles (lié au genre masculin du nom Gecko) ! Duméril & Bibron avaient décrit cette espèce en 1836 sous le nom latin Platydactylus lugubris et lui avaient donné le nom français de Platydactyle demi-deuil qu’ils avaient justifié de la façon suivante : "Nous avons donné le nom de demi-deuil à ce Platydactyle à cause de la couleur blanchâtre de son dos, qui est relevée par des points et des taches d'un noir d'ébène...". Il est dommage que ce qualificatif de "demi-deuil", à notre avis plus judicieux que celui de "lugubre" ou que celui de "veuf", ne soit plus utilisé de nos jours. C’est pourquoi, nous souhaitons le réhabiliter ici.

 

Les effets sur la faune locale de l’établissement de ce petit gecko en Guadeloupe, comme d’ailleurs ceux des autres geckos introduits, ne sont pas encore documentés.

Gecko demi-deuil (Lepidodactylus lugubris) à Petit-Bourg (en haut, photo Nicolas Barré) et à Saint-François (en bas, photo Laurent Malglaive)
Gecko demi-deuil (Lepidodactylus lugubris) à Petit-Bourg (en haut, photo Nicolas Barré) et à Saint-François (en bas, photo Laurent Malglaive)

Gecko demi-deuil (Lepidodactylus lugubris) à Petit-Bourg (en haut, photo Nicolas Barré) et à Saint-François (en bas, photo Laurent Malglaive)

De nombreuses espèces de reptiles sont susceptibles d’être introduites en Guadeloupe dans l’avenir. Parmi elles, favorisées par leurs particularités biologiques (synanthropie fréquente, parthénogénèse pour certaines, résistance des œufs, etc.) et par le fait que certaines soient prisées des terrariophiles, plusieurs espèces de la famille pantropicale des Gekkonidés ont colonisé de nouveaux territoires et certaines pourraient s’établir dans l’avenir en Guadeloupe (si ce n’est déjà fait).

 

Dans ce cadre, Lorvelec et al. (2017) ont attiré l’attention sur deux ensembles d’espèces de Gekkonidés répondant à ces critères.

 

Le premier ensemble correspond à des espèces de Gekkonidés qui ont une vaste répartition comprenant de nombreuses îles tropicales dans l’océan Pacifique et qui présentent de grandes capacités de colonisation. Outre Lepidodactylus lugubris, six autres espèces sont concernées : Gehyra insulensis (à moins qu’il ne s’agisse de Gehyra mutilata, répartie en Asie du Sud et dans l’océan Indien, ou des deux), Gehyra oceanica, Hemidactylus frenatus, Hemidactylus garnotii, Hemiphyllodactylus typus, et Nactus pelagicus. G. insulensis (ou G. mutilata), H. frenatus et H garnotii font d’autant plus partie des espèces qui pourraient rapidement s’établir en Guadeloupe, qu’elle sont, comme L. lugubris, déjà naturalisées sur le continent américain, et sont même signalées des Grandes Antilles pour H. frenatus et des Bahamas pour H. garnotii.

 

Le second ensemble correspond à des espèces de Gekkonidés du genre Hemidactylus ayant d’autres origines géographiques et déjà présentes dans les Antilles. Sont concernés, pour le moins, H. angulatus au sens large (incluant H. haitianus), originaire d’Afrique tropicale, et H. turcicus, originaire de la zone méditerranéenne (également d’Afrique de l’Est et du Moyen-Orient).

 

La diagnose des espèces de Gekkonidés repose en partie sur les caractéristiques des lamelles sous digitales et n’est pas toujours aisée. Ces espèces qui, pour certaines, se ressemblent (c’est le cas de plusieurs espèces du genre Hemidactylus), pourraient passer inaperçues dans leur nouvelles terres de colonisation pendant une longue période si une espèce présentant une allure générale proche s’y trouve déjà (c’est le cas avec H. mabouia en Guadeloupe).

Remerciements

 

Nous remercions Guy Van Laere qui nous a communiqué l’observation de Vieux-Fort.

 

Références (en orange : téléchargeables)

 

  • Bailon S., Bochaton C., Lenoble A. (2015). New data on Pleistocene and Holocene herpetofauna of Marie Galante (Blanchard Cave, Guadeloupe Islands, French West Indies): Insular faunal turnover and human impact. Quaternary Science Reviews, 128 : 127–137.

  • Breuil M, Ibéné B (2008). Les Hylidés envahissants dans les Antilles françaises et le peuplement batrachologique naturel. Bulletin de la Société Herpétologique de France, 125 : 41-67.

  • Carlton J.T. (1996). Biological invasions and cryptogenic species. Ecology, 77 : 1653-1655.

  • Duméril AMC, Bibron G (1836) Erpétologie Générale ou Histoire Naturelle Complète des Reptiles. Tome Troisième. Librairie Encyclopédique de Roret, Paris, France : i–iv, 1–517.
  • Gomès R, Ibéné B (2013) Lepidodactylus lugubris (mourning gecko). Distribution. Caribbean Herpetology, 44 : 1.
  • Lorvelec O, Barré N, Bauer AM (2017) The status of the introduced Mourning Gecko (Lepidodactylus lugubris) in Guadeloupe (French Antilles) and the high probability of introduction of other species with the same pattern of distribution. Caribbean Herpetology, 57 : 1–7.
  • Lorvelec O, Levesque A, Bauer AM (2011) First record of the mourning gecko (Lepidodactylus lugubris) on Guadeloupe, French West Indies. Herpetology Notes, 4 : 291–294.
  • Moreau de Jonnès A. (1818). Monographie du Mabouia des murailles, ou Gecko Mabouia des Antilles. Bulletin des Sciences, par la Société Philomathique de Paris, année 1818 : 138-139.

  • Parmentier P, Ibéné B, Gomès R (2013) Lepidodactylus lugubris (mourning gecko). Distribution. Caribbean Herpetology, 47 : 1.

11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 18:25
... c'est une belle histoire...

L'occasion était trop belle. 

 

Vingt-cinq ans que les Tortues marines sont protégées en Guadeloupe, il fallait marquer le coup.

 

Cinq copains ont décidé vite fait sur le zing d'un bar d'écrire une histoire illustrée. Chacun a apporté sa petite pierre à l'édifice, et en moins de temps qu'il ne faut à une Tortue imbriquée pour brouter une Aplysina fistularis, le scénario était posé. Deux mois plus tard le bébé était là. Un livret d'une vingtaine de pages sur ce qu'est la vie d'une Tortue imbriquée. Où du moins sur ce qu'on en connaît à ce jour.

 

Pour télécharger cette merveille, cliquez .

 

Moi je dis chapeau, et j'aimerais bien faire l'objet d'une telle attention, un livret sur le Toto-Bois, vous imaginez ?

5 septembre 2016 1 05 /09 /septembre /2016 14:43
Le muret de Terre de Haut.

Le muret de Terre de Haut.

Du haut de mon cocotier, un peu secoué par la dépression de ce jour, je rigole quand même. J'aperçois 3 aévistes qui s'échinent, qui suent sang et eau pour terminer dans les temps. Le marathon des Scinques ! Il ne s'est pas agi de 42,195 kilomètres mais de beaucoup plus. A arpenter les sentiers tous plus mal pavés les uns que les autres.

Eh bien voilà, l'heure des comptes a sonné. La DEAL Guadeloupe a été généreuse, ce qui nous a permis depuis 2012 de prospecter, compter, évaluer, réfléchir, photographier, prélever, réfléchir encore... Le rapport final est à rendre à la fin du mois, d'où l'agitation rédactionnelle de ces derniers jours !

"J'ai cru voir un aéviste agité".

"J'ai cru voir un aéviste agité".

Je ne vais pas vendre toute la mèche et résumer ici scinque ans de travail. Quand même quelques nouvelles du zandoli doré, en guise de teaser.

Terre-de-Bas, au premier plan.

Terre-de-Bas, au premier plan.

Des scinques aux Saintes à Terre-de-Bas ? Jusqu'à la découverte, en 2015, par nos collègues de l'ASFA d'un spécimen conservé dans l'alcool par un habitant, aucune mention n'était faite de scinques sur cette île.

C'est là !

C'est là !

Qu'à cela ne tienne, en avant ! Une délégation de furieux aévistes part à Terre-de-Bas pour en découdre. Et par chance, la ténacité paye. "C'est pas ça qu'on cherche ?" demande notre plus jeune recrue. Sur une roche, c'est bien lui ! Un petit bug s'en est suivi, l'appareil photo était au fond du sac et le temps de le sortir, de faire la mise au point, pffft, envolé ! Comment ça, les Scinques volent ? Mais l'observation a malgré tout été validée, et publiée http://www.caribbeanherpetology.org/pdfs/ch56.pdf.

Phare et agaves, au garde-à-vous.

Phare et agaves, au garde-à-vous.

Quelle espèce à Petite Terre ? Tournons-nous vers d'autres contrées. Grâce aux prélèvements de morceaux de queue (merci les chats, merci Joël), les analyses ADN ont parlé. La nouvelle est tombée sur les téléscripteurs en 2016. Un spécialiste des scinques, Blair Hedge, a estimé au vu de ces analyses que l'espèce de Petite Terre était différente de celle de la Désirade "continentale" ! Elle a été baptisée Mabuya parviterrae. Et nous sommes très fiers d'avoir publié avec lui cette découverte : http://www.caribbeanherpetology.org/pdfs/ch53.pdf. Notre parviterrien détient donc le record du plus petit territoire pour une espèce de vertébré. Cent et quelques hectares, si on considère qu'elle n'est présente que sur l'ile sous le vent de Petite Terre : Terre de Bas. Très bonne transition pour la suite...

Terre de Haut, au second plan.

Terre de Haut, au second plan.

Vraiment absents de Terre de Haut de Petite Terre ? Terre de Haut n'est pas totalement la jumelle de Terre de Bas. Plus petite, avec des formations végétales plus rabougries, comportant moins de murets que sa grande soeur. Est-ce pour ces raisons que nous n'y avons pas trouvé de scinques jusqu'à présent ? Ou est-ce parce que nous les y avons moins cherchés ? Pour tenter d'en avoir le coeur net, nous avons complété les observations sur ce petit caillou, il y a quelques jours. Douze heures de prospection supplémentaires, par équipes de deux.

Y'a pas de lézard

Eh bien pas l'ombre d'une écaille à se mettre sous la dent. Excepté celles de sautillants anolis, de gros lourdauds d'iguanes malgré tout délicats, ou de fantastiques et minuscules sphérodactyles. Tous espoir n'est pas perdu, mais disons qu'il se réduit à une peau de chagrin (ou à une mue de lézard).

A suivre donc ce grand feuilleton de la nature sauvage. Scinques, saison 6 !

10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 14:16

Il y a quelques jours, j'étais légèrement déprimé, sans douté éreinté par mes travaux annuels d'excavation de tronc. C'est que Germaine va sans doute bientôt pondre et une fois encore, il va falloir assurer.

 

Dans ces cas-là, j'ai tendance à me laisser aller, et à surfer sur mon écran de 5 plumes et demi. Et là, je tombe par hasard sur le site de l'ASFA. Jusque là rien d'extraordinaire, à part peut-être une observation de Balbuzard Caraïbe. Mais ceci est une autre histoire, dont nous auront peut-être l'occasion de reparler.

 

 

Les-Saintes-Terre-de-Bas-2012.jpg

 

Des Scinques aux Saintes !

 

Comme je vous le dis.

 

Les collègues de l'ASFA ont tout d'abord repéré en novembre dernier un individu à Terre-de-Haut, puis un groupe de quelques individus deux semaines plus tard, dans le même secteur. Ne me demandez pas exactement où, le secret le plus absolu plane pour le moment sur la localisation précise de ces "couleuvres batardes" ou "zandolis dorés", comme vous voudrez. Dans le même temps, un habitant de Terre-de-Bas montrait un spécimen capturé dans son jardin 5 ans auparavant.  

Je dois avouer que les troupes d'AEVA ont dans un premier temps été un peu vexées, étant en charge depuis 2012 d'une étude dont le but est d'en savoir le plus possible sur ces lézards, qui ont finalement été redécouverts depuis peu en Guadeloupe. C'est un peu notre bébé le sujet Scinques, nous y avons d'ailleurs consacré plusieurs articles sur ce blog :

Mission Tintamarre (2014)

Captain Titékay (2014)

Deux chasseurs sachant chasser le Scinque (2013)

Les amateurs de Scinques persistent et signent (2012)

Le club des Scinques (2012)

 

Mais il faut bien le dire, les Scinques sont à tout le monde. Nous avons pu aprofondir les connaissances sur leur présence, leur répartition, leur comportement à Petite Terre, la Désirade et Tintamarre à Saint-Martin. Mais les Saintes, c'est la cerise sur le gâteau.

 

Mon sang de Toto-Bois ne fit donc qu'un tour, et je sortis immédiatement mon petit magnéto à pédales, pour aller tirer les vers du nez (pour changer de les tirer de l'écorce), à Olivier Lorvelec qui en connaît un rayon sur les Scinques. Puisque c'est lui qui coordonne l'étude AEVA sur le sujet.

 

En avant-première donc, son analyse.

 

Desirade-Les-Galets-2014.jpg

 

Toto-Bois - Peux-tu nous rappeler les travaux d'AEVA sur les Scinques ?

 

Olivier - En 2012, nous avons mis en place un programme d'étude et de conservation, avec document de synthèse préparatoire, protocoles, obtentions de permis, et mise en place d'une collaboration internationale. Deux étudiants ont dans ce cadre travaillé sur leur répartition et leur comportement à Petite Terre et à Désirade. Avec les autorisations nécessaires, nous avons collecté du matériel sur Terre de Bas de Petite Terre, la Désirade et l’île Tintamarre. Nous sommes en relation avec Blair Hedges (université de Pennsylvanie) et Nicolas Vidal (Museum National d'Histoire Naturelle) pour les études de morphologie et de génétique (phylogénie et isolement) des formes correspondant à ces populations. Il est d’ailleurs possible que ces études aboutissent à la description de nouveaux taxons. Par ailleurs, nous recherchons d'autres populations de Scinques dans les Antilles françaises et nous communiquons largement auprès de la communauté scientifique et associative sur le programme et ses résultats préliminaires.

Les-Saintes-Cabri-Ponton-2011n-b-copie.jpg

 

TB - Des Scinques aux Saintes, ça t'étonne ?

 

OLIl n’y avait, jusqu’à présent aucun signalement confirmé de scinques aux Saintes. Cependant, comme sur les autres îles sans mangoustes, la présence de scinques y semblait possible. Le spécimen prélevé il y a 5 ans sur Terre-de-Bas et conservé en alcool, et les scinques observés à Terre-de-Haut, appartiennent probablement à une espèce non décrite du genre Mabuya ou du genre Capitellum, et peut-être même à deux taxons différents. Deux arguments permettent de poser l’hypothèse d’un ou deux taxons non décrits. D’une part, Hedges & Conn ont montré que les Mabuyinés ont évolué vers des formes endémiques micro-insulaires dans les Petites Antilles. D’autre part, les Saintes constituent un banc géologique différent de l’ensemble Grande-Terre et Basse-Terre (et leurs île et îlets satellites, dont la Désirade et les îles de la Petite Terre). Rappelons qu’Anolis, Sphérodactyles et Couresses des Saintes sont aujourd’hui traités au rang d’espèces endémiques et que des sous-espèces différentes sont présentes sur Terre-de-Haut et Terre-de-Bas dans le cas de l’Anolis et de la Couresse des Saintes.

 

TB - Donc il est fort problable que Les Saintes abritent une nouvelle espèce de scinques. Mais alors que faire maintenant ? 

 

Scinque-copie-1

  Je pose la question.

 

OL -  A priori, mais ce n’est qu’une réflexion préliminaire, les échantillons pourraient alors être exploités de la façon suivante.


Les Scinques de Terre-de-Bas et de Terre-de-Haut des Saintes mériteraient d’être décrits. Le spécimen de Terre-de-bas, en alcool, contient peut-être lui aussi de l’ADN exploitable. Ce spécimen et d’autres spécimens ou bouts de queues provenant des Saintes pourraient, s’il s’agit du genre Mabuya, s’intégrer dans une analyse génétique plus globale des relations phylogénétiques des espèces du genre Mabuya pour lesquels de l’ADN serait disponible (la Dominique, la Désirade, la Petite Terre, Grande-Terre ?, Terre-de-Bas des Saintes ? Terre-de-Haut des Saintes ?).

 

Toto-Bois - Merci Olivier de nous avoir donné l'exclusivité de cette interview. Nous suivrons avec attention les épisodes qui ne manqueront pas de se concrétiser. Scinque's story, saison 4 !

15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 18:34

Le petit Larousse nous dit : "Tintamarre : Bruit assourdissant, fait de sons discordants". "Il y avait dans les sycomores un tintamarre de fauvettes (Victor Hugo, Les Misérables)".

 

2014-11-Tintamarre-Falaise-Est-.jpg

 

Des discordances (géologiques), on peut en observer sur les falaises de l'Est de l'îlet Tintamarre. Ainsi que des fauvettes à l'occasion.

 

Mais des bruits assourdissants, pas vraiment. Juste le chant des Pailles en queue, des Fous bruns, des Huitriers et Echasses d'Amérique, des Canards des Bahamas. Juste le bruissement de milliers d'Améives, ces lézards de bonne taille. Juste le souffle du vent. Juste les rayons du soleil qui éclairent les rondeurs piquantes des Melocactus, des Raquettes et des Cierges. Et les rondeurs lisses du dos des Tortues charbonnières. Quant aux Requins citrons et aux Carangues, ils sont bien là, mais ne contribuent à aucun tintamarre.

 

Sur certaines cartes, Tintamarre s'écrit avec un seul r. Tintamare : la couleur de la mer ?

 

Tintamarre est un îlet proche de la partie orientale de Saint-Martin, et fait partie de la Réserve Naturelle Nationale de Saint-Martin.

 

2014-11-Tintamarre-La-falaise.jpg

 

Peu ou prou une centaine d'hectares, une partie marine en réserve, ainsi que la zone terrestre des 50 pas géométriques.

 

2014-11-Tintamarre-et-Saint-Martin.jpg

Des petits bois à mancenilliers, quelques mares puisqu'il a beaucoup plu depuis le cyclone Gonzalo.

2014-11-Tintamarre-La-bergerie.jpg

 

Une ancienne bergerie, qui a vu des moutons jusque dans les années 70.

 

2014-11-Tintamarre-Les-murets.jpg

 

Et des murets de pierres sèches, édifiés antan lontan par des esclaves pour délimiter les propriétés. Tiens, ça me dit quelque chose les murets. Impression de déjà vécu.

 

Mais oui, à Petite Terre, qui ressemble un peu à Tintamarre, il y a aussi des murets. Qui hébergent des lézards discrets et redécouverts depuis peu. Ca me revient maintenant, des murets à Scinques. A Petite Terre, et à Désirade, les murets sont des HLM pour l'espèce Mabuya desiradae.

 

Eh bien figurez-vous qu'en mars 2013, des Scinques ont été découverts sur les murets de Tintamarre. Personne n'avait songé à regarder. C'est un autre genre : Spondylurus. Mais quelle espèce, on ne sait pas. Il faudrait pour celà aller y voir de plus près.

 

 6 rêveurs

 

Nous y voilà. En guise d'Armistice, six rêveurs d'AEVA et d'ailleurs sont allés arpenter plusieurs jours durant à Tintamarre. L'idée était de capturer deux spécimens pour la description de l'animal. 

 

Plusieurs écoles se sont affrontées : capture à la main, à la ligne ou au lasso.

 

Ligne.jpg

 

Priez pour nous pauvres pêcheurs.

 

 

 Lasso.jpg

 

Entraînement sur un Anolis gingivinus. A qui la liberté fut rendue.

 

Après 5 jours à suer sang et eau, et quelques moments de découragement, nous avons tiré les enseignements suivants :

 

Scinque-Tintamarre.jpg

Cliché N. Barré

 

- Le Scinque de Tintamarre est presque aussi rare que ses cousins de Petite Terre, et de taille nettement plus petite. Il semble être plus actif et se déplacer davantage.

- Il a tendance à se précipiter sur les petits objets blancs ou à éclat métallique, tels fil de pêche ou hameçon.

- Plus l'heure avance, plus il est vif et moins il se laisse approcher.

 

Et le dernier jour, presque au même moment sur deux murets différents, deux Scinques furent capturés. Le premier au lasso par Nicolas, le second à la main par Olivier. Un mâle adulte, c'est ce dernier qui servira de "type" lorsqu'il sera déposé au Museum.

 

Parions que Blair Hedge, que nous avons chargé de réaliser la description taxonomique de ce lézard, lui donnera un nom évoquant Tintamarre.

 

RNN.jpg

 

Il nous faut remercier la DEAL de Guadeloupe pour son soutien financier. Et le personnel de la Réserve pour son appui logistique, et surtout son accueil sympathique. Merci donc à Julien, Amandine, Franck, Steeve, Christophe et Romain ! 

11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 15:22

Sans-titre-2.jpg

 

Bon, mes oisillons ont fait leur rentrée des classes, une instit pas mal dans les bois des Grands Fonds, où vit encore une population de mes frères Pics.

 

Je peux enfin consacrer un peu de temps aux chroniques du Toto-Bois.

 

J'ai choisi cette fois-ci un sujet bateau, pour ne fâcher personne.

 

Ce tortillon revient de loin. A manqué de se faire écraser sur la route, section Dampierre Louezel, à Gosier. Recueilli par une certaine Elodie, hébergé et nourri par Soazig, cafté par Dominique puis Claudie, photographié par Yolande et identifié par Olivier (Lorvelec) et Thierry (Frétey). La parité en prend un coup, 5 à 2.

 

Question légitime : mais qu'est-ce que c'est que cette tortue ? Est-ce une échappée du bocal ou une espèce autochtone ?

 

Sans-titre-3.jpg

 

Délicatement retournée entre le pouce et l'index, la tortue offre à notre vue un plastron équipé d'une charnière. Le doute n'est donc plus possible, il s'agit de Pelusios castaneus, alias la Péluse de Schweigger, qui habite les mares naturelles et artificielles de la Grande-Terre.

 

Il s'agit d'une espèce protégée, bien qu'introduite au début du 19ème siècle (une bévue du pharmacien et naturaliste Félix-Louis l'Herminier). A cette même époque, les L'Herminier sont également à l'origine des introductions du Raton laveur et d'une autre Tortue palustre, la Trachemys qu'on trouve à Marie-Galante. Nul n'est parfait en ce bas monde. J'arrête là mon persifflage (innapproprié à un oiseau de mon espèce), j'avais dit ne vouloir faire de peine à personne.

 

Il s'agit d'un nouveau-né, ce qui nous donne une idée de l'époque d'émergence de l'espèce. A l'heure où ces lignes sont diffusées sur la blogosphère, le bébé tortue aura été relâché à proximité de son lieu de découverte.

 

Mèm si toti pa ni rézon douvan chyen.

19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 07:03

Les interviews pas du tout imaginaires du Toto-Bois. The totally true Guadeloupe woodpecker’s interviews.


 Petite-Terre-Scinque-2012n-b-4-.jpg

Où l'on se rend compte que les scinques sont des animaux très vifs, ne laissnt que quelques secondes au dessinateur ébahi pour tenter de leur tirer le portrait.

 

 

En décembre dernier, nous avons reçu la visite en Guadeloupe de deux herpétologues, amateurs de Reptiles en tous genres. Avec tout de même une préférence pour le genre Mabuya. Il s’agissait de Blair Hedge et Nicolas Vidal, tous deux très intéressés par les Scinques, des lézards dont nous avons parlé à plusieurs reprises dans ce blog. During last December, two herpetologists visited Guadeloupe, due to their addiction to some lizards that we talk about several times in this blog : Mabuya skinks. Let me introduce Blair Hedge and Nicolas Vidal.


 

Petite-Terre-Tdb-2012n&b

Tas de pierres à proximité de la fameuse forêt à mancenilliers de Petite Terre, où il ne serait pas exclu de croiser les lézards en question.

 

 

Des tas de questions me brulent évidemment le bec, et je vais devoir sortir mon guide Assimil, l’un de nos deux compères étant anglophone (nul n'est parfait en ce bas monde). So many questions in my poor bird mind, but I need my Assimil guide, one of our friends being an English speaking person (nobody’s perfect).

 

 

Joel-Blair.png

Joël, Blair et sa compagne affrontent les éléments.

 


Toto-Bois : Nicolas et Blair, qui êtes-vous ? Nicolas and Blair, who are you ? 

 

Nicolas : Maître de conférences au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris

 

Blair : Professor of biology at Pennsylvania State University, University Park, PA, USA.

 

TB : Qu’est-ce que les scinques ont de particulier, et pourquoi vous intéressez-vous à ce groupe ? What is so special in skinks, and why are you interested in this taxonomic group ?

 

N & B : Il existe plus de 1 500 espèces de scinques au monde, c'est-à-dire un sixième de toutes les espèces de reptiles présentes sur terre. Dans les Caraïbes, il y a 40 espèces sur les îles, mais presque toutes sont menacées ou peut-être disparues, à cause d'un prédateur, la mangouste. Ce prédateur a été introduit à la fin du XIXème siècle, et s'est rapidement répandu dans les Antilles. Au lieu de détruire les populations de rats dans les plantations de canne à sucre, les mangoustes se sont plutôt attaquées aux espèces natives, dont les reptiles. There are more than 1 500 species of skinks, or one out of every six species of reptile. In the Caribbean, there are 40 species on the islands, but nearly all are threatened with extinction or already extinct because of predation by the mongoose.  That predator was introduced in the late 1800s, spreading quickly around the Caribbean islands. Instead of controlling rats in sugar cane farms, the mongoose instead has preyed on native reptiles.

JC-Mangoustes_sepia.jpg

"C'est quand même plus facile à choper que que les rats ces petits Mabuinae". 

 

 

TB : Quel était le but de votre mission en Guadeloupe ? What was the goal of your trip in Guadeloupe ? 

 

N & B : Nous sommes venus pour essayer d'observer les espèces des différentes îles de Guadeloupe. Cinq espèces y vivaient, mais une seule d'entre elles a été observée ces dernières années, celle de Petite Terre et La Désirade. We went to Guadeloupe to see if we could locate the native skinks. Five species used to live in the Guadeloupe islands, but only one of those species has been seen in recent years: the species on La Desirade and Petite Terre. 

 

Desirade-Ravine-Cybel-2012.jpg

Les ravines de la Désirade sont des habitats probablement favorables aux scinques.

 

 

TB : Notre service de renseignements nous rapporte que vous avez capturé un Scinque au sein de la Réserve naturelle de Petite Terre. Pouvez-vous nous raconter comment une telle chose a été possible?* Our Intelligence Service reported that you were able to catch one skink ine the Nature Reserve of Petite-Terre. Can you tell us how this amazing capture was possible ? 

 

N & B : Les Scinques sont relativement communs à Petite Terre, parce qu'il n'y a pas de mangoustes là-bas. Malgré ça, ils sont menacés par les rats, qui y sont nombreux. Les scinques profitent des murets de pierre pour s'abriter de ces prédateurs. Un des gardes de la Réserve, Joël, nous a aidés à en immobiliser un, que nous avons pu photographier et sur lequel nous avons fait un prélèvement de tissus. The skinks are thankfully common on Petite-Terre, because there is no mongoose on those islands.  However they are threatened by rats, which are common.  The skinks enjoy protection in rock walls, and an employee of the nature reserve secured an animal by hand from the rock wall for us, and then returned it after we photographed and sampled it. 


 

Petite-Terre-TdB-Mapou-2102n-b-2.jpg

LE spot, muret central, dit muret 14. 

 

 

TB : Quelle est l’utilité de prélever des échantillons d’ADN chez les Scinques ? What is the use of DNA sampling in Skinks ? 

 

N & B : Il est possible d'obtenir les séquences d'ADN à partir d'un prélèvement de petite taille, tel qu'une seule écaille au bout de la queue. De cette façon, l'animal n'est pas blessé. L'analyse de ces séquences permet de comparer les différentes populations. It is possible to get DNA sequence from a small sample such as a single scale at the tip of the tail, which does not harm the animal. Sequences analyses allow to comapre the differet populations.

 

TB : Nous avons entendu dire qu’il faudra probablement sacrifier un individu de Petite-Terre si la taille de la population est suffisante. Pouvez-nous nous expliquer pourquoi ?  We heard it will be probably necessary to sacrifice one individuals of Petite-Terre if the population size is sufficient. Can you tell us why ? 

 

N & B : Si la population de scinques de Petite Terre est d'une taille suffisamment importante, le sacrifice d'un individu permettrait le dépôt dans un Museum. De cette façon, il serait possible de faire des observations, non réalisables sur des individus vivants. Les scinques de Petite Terre sont peut-être d'une autre espèce que ceux de la Désirade. La comparaison avec les autres spécimens des Museums permettrait de préciser la détermination. If the population size of skinks on Petite-Terre is estimated to be large enough to sample, having one individual in a museum collection will permit analyses that otherwise cannot be done on live individuals.  It may be a new species distinct from the one on la Desirade, and having specimens to examine and compare with other museum specimens will help make that determination.

 

 

Petite-Terre-Desirade-2012n-b.jpg

 

Au fond la Désirade, au premier plan Terre-de-Haut et Terre-de-Bas de Petite Terre. 

 

 

TB : Quel bilan tirez-vous de votre visite, et quels sont vos plans pour l’avenir concernant les Scinques et autres Reptiles de Guadeloupe ? What is the main result of your visit, and what are your plans for the future regarding Skinks and other reptiles of Guadeloupe ? 

 

N & B : Nous n'avons pu trouver de scinques ni à Kahouanne, ni à la Désirade, ni à l'ilet Cochons. Apparemment, les mangoustes y sont absentes, mais les rats très abondants sur ces îles, ce qui pourrait expliquer leur absence ou leur rareté. Les scinques n'ont jamais été observés à Kahouanne mais il faut poursuivre les recherches. Deux spécimens ont été collectés à l'ilet Cochons il y a un demi-sicèle par Albert Schwartz, ils sont maintenant considérés comme une espèce endémique (Mabuya cochonae), mais n'ont jamais été signalés depuis. A la Désirade, ils ont été vus quelques fois même récemment, donc le fait que nous ne les ayons pas vus en décembre lors d'une courte visite de 4 heures n'est pas significatif. Nous espérons revenir en Guadeloupe pour poursuivre ces inventaires, et pour mieux connaître leur taxonomie, en collaboration avec Olivier Lorvelec. We were not able to locate skinks on Kahouanne, Cochons, or la Desirade.  The mongoose is (apparently) absent, but rats are very abundant on these islands and may explain the rarity or absence of skinks.   Skinks have never been seen on Kahouanne, but mor comprehensive searching is needed.  Two specimens were collected on Cochons 50 years ago by Albert Schwartz, now named as an endemic species (Mabuya cochonae) but skinks have not been seen there since.  They have been seen a few times on La Desirade, including recently, so our lack of sighting on that island in December, during a 4-hour visit, is not significant.   We hope to return to continue these surveys and taxonomic inquiries in the future, in collaboration with Olivier Lorvelec.

 

TB : Pour finir, une question un peu indiscrète. Quels ont été vos expériences ou souvenirs les plus marquants pendant votre séjour ? Finally, a question a little indiscreet. What were your strongest experiences or souvenirs during your stay ?

 

Nicolas : Pour ma part, ce fut le séjour à Petite Terre et l’accueil que nous y avons reçu de la part des gardes. Cette réserve naturelle est magnifique que cela soit au niveau du milieu marin ou du milieu terrestre.

 

Petite-Terre-TdB-Plage-sud-2102.jpg

 

TB : Mille mercis, et à bientôt pour de nouvelles aventures et histoires de Scinques. Many skinks, and see you soon for new adventures and stories of awsome lizards.

 

 

* : En plus de Blair, Nicolas et Joël, Olivier Lorvelec et Nicols Barré disposent d'autorisations de captures de Scinques sur les îles de la Guadeloupe, délivrées par la DEAL.

 

 

Dessins de C. Pavis, sauf celui des mangoustes, de J. Chevallier.

 


30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 18:51

Petite-Terre-TdB-Cairn-couleur-2102n-b.JPG

 

Qui pourrait se cacher derrière ce tas de cailloux, poétiquement appelé cairn ?

 

 

Nous faisions état il y a quelques mois d'animaux extraodinaires rencontrés à Petite Terre : les Scinques. Pour un rafraîchissement de mémoire, voir .

 

Non seulement ces lézards sont très rares et n'avaient pas été vus entre 1998 et 2011 sur l'île, mais par dessus le marché, un certain Blair Hedge vient de faire une révision de la systématique de ce groupe aux Antilles.

 

Comme bien souvent quand les taxonomistes s'en mêlent, ça a mis la pagaille dans les connaissances. Et du coup, le statut de cette petite bête a changé du jour au lendemain. Auparavant, elle appartenait à l'espèce Mabuya mabouya, répartie de Grenade à Anguile. Depuis la révision en question, les jolis petits lézards dorés de Petite Terre sont rattachés à une nouvelle espèce : Mabuya desiradae, présente, je vous le donne en mille, à la Désirade et à Petite Terre. Ce qui fait peu, non pas en terme qualitatif, ces îles étant merveilleuses, mais il faut bien le reconnaître guère plus grosses qu'un mouchoir de poche.

 

On peut donc dire sans crainte de trop se tromper que cette espèce n'est pas très loin de l'extinction, compte tenu de sa minuscule aire de répartition, et de la taille de sa population. Pas facile de croiser des scinques dans le secteur.

 

Je n'en dis pas tellement plus, si ce n'est que, cerise sur le gâteau, il existe peut-être aussi une autre espèce ultra-rare et localisée à... l'îlet à Cochons : Mabuya cochonensis (ce n'est pas une blague).

 

Tout ceci est précisé par le menu dans le rapport AEVA n°35 qui vient tout juste de sortir des presses, vous n'avez qu'à clicquer ici bande de veinards. Nous l'avons pompeusement intitulé "Les dernières populations de Scinques dans les Antilles françaises : état des connaissances et propositions d'actions" . On peut dire que j'ai usé quelques unes de mes plumes de Toto-Bois pour trouver un titre aussi alléchant.

 

Dans ce document, nous expliquons toutes ces histoires un peu fastidieuses, mais ô combien importantes, de nomenclature et répartition historique des espèces dans nos chapelets d'îles. Nous dressons également les grandes lignes d'un projet que nous nous sommes mis en tête de réaliser, pour essayer d'en savoir plus. 

 

 

 

Référence bibliographique

Hedges, B. & Conn, C.E. (2012). — A new skink fauna from Caribbean islands (Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae). Zootaxa, 3288 : 1-244.

 

21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 20:02

Scinque.JPG

 

Excusez ce jeu de mots douteux. 

 

Une parttie du staff d'AEVA (5 personnes) revient tout juste d'une terrrible épreuve, le dénombrement des iguanes à Petite-Terre, avec l'aide d'Alain, Joël, Marion et Julien. Imaginez un peu : 4 jours de suite, parcourir les sentiers des deux ilets de la réserve, compter à droite, compter à gauche (nous avons d'ailleurs constaté qu'il y en avait un peu plus à gauche qu'à droite, c'est de circonstance. Mais l'explication tient sans doute au fait que du côté droit du transect, la végétation est peu propice au nourrissage des iguanes).

 

Quel rapport avec les scinques ? Eh bien il se trouve que les iguanes ne sont pas les seuls reptiles présents sur ce petit bout de terre. Si vous êtes tenace, que vous ne craignez pas trop la chaleur, et que votre vue est perçante, vous aurez peut-être la chance d'apercevoir pendant une trentaine de secondes un petit lézard couleur caramel se dorer sur une pierre plate.

 

Anoli.JPG

 

Il est assez mignon, mais guère plus que son cousin l'anoli illustré ci-dessus. Alors pourquoi un tel engouement pour le scinque ?

 

Parce que nous autres humains faisons grand cas de ce qui est rare. Le scinque, qui répond aussi au nom de Mabuya mabouya, est TRES rare en Guadeloupe. Je vous passe les détails de l'histoire des cinques des Antilles, laquelle histoire fera l'objet d'un article spécifique dans ce même blog. Ce petit lézard aux allures d'orvet n'a été  vu à Petite-Terre que dans les années 60, en 2000 (grâce à Olivier) puis en 2010 (grâce à Joël oeil de lynx). A partir de ce moment, nous avons sérieusement commencé à le chercher, et par voie de conséquence à la trouver. Les observations sont pour le moment très localisées, surtout sur un des murets transversaux de Terre-de-Bas de Petite Terre.

 

Pour compliquer l'affaire, ce scinque-là vient de changer de nom, il est maintenant connu des services d'immigration sous l'identité de Mabuya desiradea. Et connu uniquement de la Désirade et de Petite Terre. 

 

Exraordinaire non ?

 

Il s'est encore passé beaucoup de choses extraordinaires pendant ces quatre jours soit-disant dédiés aux Iguanes mais nous les gardons encore un peu pour nous.

30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 17:07

logo.png

 

Des enseignants de 6ème du collège de Gourdeliane à Baie-Mahault ont un projet pédagogique axé sur Petite-Terre (quelle idée, un projet sur le Toto-Bois eût été bien plus intéressant). Les chères têtes blondes/brunes/rousses ont planché toute l'année sur le sujet, et le bouquet final est un voyage de 3 jours sur Petite-Terre au mois de mai.

 

Connaissant notre engouement pour les Iguanes, la responsable du projet nous a sollicités pour faire une intervention au collège, et plus précisément d'expliquer la méthode de dénombrement.

 

Expliquer le modèle de Bibby a des enfants de 12 ans, mission impossible ?

 

J'ai tenté de relever le défi, et ai passé une bonne partie de mon dimanche à plancher sur une présentation pé-da-go-gique. Bien calé sur une branche de prunier de cythère, j'ai fait jouer mes plumes et ma matière grise pour arriver à un résultat plutôt satisfaisant. Quand je pense qu'on ose nous traiter de cervelles d'oiseaux ou de têtes de linottes, nous autres pics, j'en frémis d'indignation.

 

Je vous livre ici le fruit de mon travail, ainsi que l'autorisation de l'utiliser comme bon vous semblera. Cliquez .

 

Et j'en profite pour dire bravo aux enseignants qui osent se lancer dans de telles entreprises. Et aux élèves qui ont l'air de connaître déjà beaucoup de choses sur la Réserve de Petite Terre.

2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 09:25

Cliché G. Pitrou

Je ne sais pas trop comment vous expliquer la chose.

Le 12 janvier dernier, Gilles Pitrou, un de nos fidèles, a trouvé dans son jardin un drôle de truc.
Translucide, allongé (4 mètres 30),... ne tournons pas plus autour du pot pour épargner les âmes sensibles : une mue de serpent.
Ne dramatisons pas, si la mue fait 4 mètres 30, la taille de son propriétaire devrait être comprise entre 3,5 et 4 mètres.
Comme Gilles est quelqu'un plein de bon sens, il a averti les naturalistes qui traînaient dans le coin et ailleurs, et a envoyé ladite mue au Museum pour identification.
Il s'agirait d'un python améthyste (Morelia amethistina)*, qui, vous l'aurez deviné, n'a strictement rien à faire dans le secteur. Il s'agissait d'ailleurs du secteur de Douville, commune de Goyave en Guadeloupe. Cette grosse bête aurait déjà été aperçue dans les parages il y a 2 ou 3 ans.

Comme son nom ne l'indique pas, ce python fait partie de la famille des Boidae. L'espèce est présente en Indonésie, Papouasie Nouvelle-Guinée et en Australie. Une encyclopédie en ligne nous indique qu'elle consomme principalement des oiseaux (horreur, des Pics ???), des chauves-souris et des rats. Qu'elle est de moeurs nocturnes, que les jeunes sont plutôt arboricoles et que les individus de grande taille vivent plus souvent sur le sol.


Détail des écailles de la tête - Cliché G. Pitrou


Ce genre d'introduction n'est pas si rare qu'on pourrait le penser. Un Boa constricteur (Boa constrictor), introduit de Dominique, avait été trouvé et 'exfiltré' de Petite Terre en 1995**. En 1995 toujours, un Python royal (Python regius) a été capturé (et haché menu) au morne Dubelley à Sainte-Anne***.

Revenons à notre mouthon améthyste. Plusieurs réunions se sont tenues à la DIREN. Comme on l'imagine, les services de la Préfecture étaient inquiets, tout en ne souhaitant pas affoler les populations (le vieux fantasme du serpent mangeur d'hommes). Un piège a été disposé (un tuyau de PVC de 4 mètres de long, appâté avec un rat). La surveillance et le relevé ont été assurés par l'ONCFS. En deux mois, seules quelques mangoustes ont fini dans le tuyau.  

Encore une introduction, volontaire ou accidentelle, qui souligne notre incapacité à contrôler ce qui entre sur le territoire. On peut penser qu'un terrariophile s'est procuré cet animal et l'a relâché ou laissé s'échapper, sans réfléchir plus de 3 secondes aux conséquences possibles sur les écosystèmes.


* Breuil M. & Ibéné B., 2008. Les Hylidés envahissants dans les Antilles françaises et le peuplement batrachologique naturel. Bulletin de la Société entomologique de France, 125 : 41-67.
** AEVA, 1997. Les oiseaux et reptiles des îles de la Petite-Terre (Guadeloupe).
(Convention CELRL et ONF), rapport AEVA n°16, 58 pp, mai 1997.
*** Fabrice A., 1995. Un serpent dans un jardin. France-Antilles, 13/11/1995, p. 5.
 
30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 15:38
 
Dermochelys coriacea - Illustration de T. Guthmuller

Pour le prochain concert en luth majeur organisé à Marie-Galante.

Un peu de sérieux, il s'agit en fait de places pour la session de formation 'Tortues marines', organisée prochainement à Marie-Galante par les animateurs du réseau Tortues marines de Guadeloupe.

Au programme :
- quelques rafraîchissements théoriques pour reconnaître les différentes espèces que vous seriez amenés à rencontrer, et pour utiliser le matériel de baguage et les fiches de terrain (environ 2 heures).
- et du pratique : patrouilles nocturnes, à raison de 2 nuits sur la plage de Trois-Ilets, pendant lesquelles vous apprendrez à repérer une tortue en ponte, à l'approcher sans risque (pour elle), à lui passer la bague au doigt (et non pas à l'oeil), et à remplir les fiches de terrain.
- enfin, un module assuré par la DIREN qui vous permettra d'obtenir une autorisation administrative de toucher une tortue (n'oublions pas qu'il s'agit d'espèces protégées, comme moi d'ailleurs) : éléments sur la réglementation (code de l'environnement) et sur les aspects juridiques de la protection de la faune sauvage. Pas plus de 2 heures tout de même.

Cette formation s'adresse à toute personne désireuse de s'impliquer peu ou prou dans le suivi des tortues, dans le cadre du réseau. Différentes sessions de 2 jours chacune sont organisées du 4 au 11 juin, puis du 23 au 29 juillet.

N'attendez donc plus une minute, contactez Miss Turttle en cliquant ici.


10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 07:00
BB-Imbriqu-e--Bouillante-19-juillet-2001-lgt.jpg
Illustration Tanguy Deville - Jeunes Tortues imbriquées nées à Bouillante en 2001

Pour ceux qui ne connaitraient pas l'existence du réseau Tortues marines de Guadeloupe, rendez-vous sur leur site (je dois dire que je suis presque jaloux, c'est du travail de pro sur la forme et le fond) : http//www.tortuesmarinesguadeloupe.org/

Au niveau d'AEVA, nous intervenons comme tête de réseau en Sud Grande-Terre, et coordonnons une grande partie des activités de terrain et de sensibilisation dans ce secteur. Quand je dis 'nous', il s'agit en réalité de Laurent Malglaive, que vous pouvez contacter en cliquant si  vous voulez en savoir plus sur la façon de contribuer à la protection des Tortues marines (chacun ses goûts, je ne vois pas ce qu'on trouve à ces vertébrés à sang froid).

Présentation

  • : L'écho du Toto-Bois
  • : Le blog d'AEVA, l'Association pour l'Etude et la protection de la Vie sauvage dans les petites Antilles - Contact : aeva.totobois@gmail.com
  • Contact

Rechercher Dans Le Blog

En Magasin